La semaine de quatre jours, une fausse bonne idée ?

Semaine de 4 jours : la possibilité de bénéficier de 3 jours de repos

La semaine de quatre jours doit essentiellement permettre aux salariés de mieux concilier leur vie personnelle et professionnelle.
Et comme le démontrent les expérimentations menées en Islande, au Royaume-Uni et même en France, son organisation efficiente permet de réduire l’absentéisme et le turnover. Les salariés indiquent également qu’ils passent moins de temps dans les trajets et qu’ils subissent moins de fatigue, de stress et d’anxiété.

Bon à savoir

De plus en plus de salariés ont une double activité, soit salariée soit en tant qu’indépendant. Ce phénomène, qui touche toutes les catégories sociales et tous les secteurs, pourrait se renforcer si les salariés disposaient d’une journée supplémentaire pour mener leur activité secondaire.

Semaine « en » 4 jours : temps de travail comprimé, journées allongées

L’une des modalités de cette organisation de la semaine de travail repose sur une compression du nombre d’heures travaillées sur quatre jours. On parle alors de la semaine de travail « en quatre jours ».

Bon à savoir

A l’occasion de son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal a appelé à une expérimentation de cette version de la semaine de 4 jours au sein des ministères.
Cette modalité allonge immanquablement les journées de travail et emporte plusieurs risques :

• fatigue accrue ;
  
• baisses de vigilance ;
  
• risques d’accident ;
  
• pour le travail de bureau : une exposition plus longue aux postures sédentaires et à leurs conséquences délétères (douleurs au dos, pathologies cardiovasculaires, etc.) ;
  
• dans l’industrie : une exposition plus longue à des substances toxiques.
  

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Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la capacité de récupération des personnes n’est pas la même en fonction de l’âge. Ce rythme peut donc accentuer plus fortement l’usure professionnelle.
Enfin, pour les familles monoparentales, l’allongement des journées de travail peut amener à des difficultés de garde d’enfant.[/size]

Semaine « de » 4 jours : temps de travail réduit, journées plus intenses

Le passage à la semaine de quatre jours peut également se traduire par une réduction du temps de travail hebdomadaire, sans perte de salaire, mais sans réduction de la charge de travail non plus.
Il en résulte généralement une intensification du travail, une réduction des réunions et des temps d’échanges ainsi qu’une diminution des pauses et autres moments de relations sociales.
Cette version peut donc engendrer une surcharge de travail, une augmentation du stress et une fragmentation des collectifs.

Notez le

Le risque de surcharge de travail peut notamment se matérialiser par le fait que des salariés soient amenés à travailler les soirs, les week-ends ou à l’occasion de leur jour de repos.

Semaine de 4 jours : des risques pour le collectif et les managers

Les conséquences de la semaine de 4 jours diffèrent selon que l’entreprise ferme un jour de plus ou reste ouverte cinq jours, comme c’est souvent le cas quand il y a une contrainte d’ouverture au public (ex : commerce).
Pour le collectif de travail, le fait d’être moins souvent ensemble peut nuire à la cohésion et au partage d’informations. Pire, si certains travailleurs ne bénéficient pas de la semaine de quatre jours, cela peut être source de tensions.
Les managers voient leur activité s’alourdir : réélaboration des plannings, plus de polyvalence, coordination des activités entre les employés, temps de présence augmenté pour assurer le lien, etc. Surtout si l’entreprise reste ouverte cinq jours par semaine.

S’organiser pour une semaine sereine

Les réorganisations qu’impliquent la semaine de quatre jours justifient de procéder à une évaluation des risques en amont et de façon répétée dans le temps.
Il est nécessaire de mettre en place des mesures de prévention dédiées, en concertation avec les salariés, leurs représentants et le service de prévention et de santé au travail.
Ces mesures peuvent porter sur l’organisation du travail, la formation et l’information des salariés ou encore sur l’aménagement des postes de travail des personnes concernées.

Conseil

Commencez par une phase d’expérimentation de quelques mois pour en apprécier les effets et trouver les ajustements nécessaires.