Impacts du télétravail : l’ANSES fait le point sur les connaissances disponibles

Un manque de données scientifiques représentatives

Depuis la réforme du Code du travail en 2017 et la pandémie de Covid-19, le télétravail a connu une évolution rapide.
Dans ce contexte, l’Anses a sollicité l’IRSET (Institut de recherche en santé, environnement et travail) afin de réaliser un état des lieux des connaissances disponibles sur les impacts du télétravail, notamment sur la santé des télétravailleurs.
En se fondant sur cette étude, l’Anses alerte sur l’insuffisance des données scientifiques à l’heure actuelle pour caractériser de façon précise les enjeux du télétravail sur la santé. En effet, les données anciennes ne sont plus représentatives de la situation actuelle en raison de l’évolution rapide du télétravail depuis 2019 et des dispositifs technologiques associés.
Par ailleurs, les études récentes ont débuté au plus fort de la pandémie de Covid-19, ce qui les rend difficilement interprétables quant aux effets du télétravail hors période de crise.
Dans ce contexte, l’Anses insiste sur l’importance de renforcer la recherche par le biais d’études permettant de documenter l’activité réelle de télétravail et ses éventuels effets indirects. Elle note également l’importance de donner une définition claire du télétravail, qui recouvre en pratique des réalités très différentes.

Des effets négatifs sur la santé des travailleurs et l’activité de travail

L’état des lieux réalisé par l’IRSET permet néanmoins de mettre en avant un certain nombre d’effets négatifs sur la santé des travailleurs et sur l’activité de travail. Ces effets indésirables concernent notamment :

• la santé physique et mentale des télétravailleurs : risques psychosociaux (RPS), troubles musculosquelettiques (TMS), effets visuels, perturbation des rythmes circadiens, etc. ;
  
• les relations sociales et familiales : articulation entre la vie professionnelle et la sphère socio-familiale ;
  
• l’activité de travail : augmentation des exigences en matière de réactivité et disponibilité, développement d’horaires atypiques, modification des dynamiques relationnelles, etc.
  

[size]
L’Anses insiste sur l’importance que l’ensemble des acteurs de la santé au travail se mobilisent face à cette nouvelle organisation du travail. Elle rappelle notamment qu’en application du Code du travail, l’employeur est tenu des mêmes obligations à l’égard de tous les salariés, qu’ils soient ou non télétravailleurs.[/size]

Mettre en place des mesures de prévention adaptées

En tant que forme d’organisation du travail à part entière, le télétravail doit être pris en compte dans l’évaluation des risques professionnels afin de mettre en place des mesures de prévention adaptées.
Par ailleurs, il est important que les différents acteurs de terrain soient impliqués dans la recherche et la mise en œuvre de ces mesures pour garantir leur efficacité.
Plusieurs pistes de prévention des risques professionnels sont identifiées par l’IRSET :

• la formulation par l’employeur de directives claires pour rendre effectives les mesures de sécurité pour les télétravailleurs ;
  
• l’établissement de politiques et procédures de télétravail (achats d’équipements, mobilier, etc.) ;
  
• la mise à disposition d’un soutien managérial et technique et de services d’assistance spécifiques utilisables à partir du domicile.
  

[size]
L’Anses note enfin que la question du télétravail doit être intégrée dans le contexte global de dérèglement climatique, comme solution de remédiation (limitation des consommations d’énergie liées aux déplacements domicile-travail) ou comme source d’aggravation (consommations énergétiques supplémentaires liées aux infrastructures de communication nécessaires).[/size]